TENDINOPATHIE D’ACHILLE

QU’EST-CE QUE C’EST ?
C’est une pathologie du tendon d’Achille qui relie les muscles du mollet (le soléaire et les gastrocnémiens médial et latéral) et le dessous du talon (calcanéus).
Le terme « tendinite » qui signifie « inflammation du tendon » n’est plus utilisé puisque de récentes études ont montré que le tendon d’Achille n’était pas forcément inflammé mais que l’on observe plutôt une perte de l’orientation parallèle ainsi qu’une diminution du diamètre des fibres de collagène qui composent le tendon. Ces fibres sont censées être alignées et emboitées de façon verticale les unes aux autres, ce qui, dans le cas d’une tendinopathie d’Achille, ressemble plutôt à des croisements de fibres, entrainant une transmission des forces moins efficace.
COMMENT LA RECONNAITRE ?
- Enflure
- Raideur le matin ++
- Tensions musculaires des mollets
La tendinite d’Achille génère des douleurs situées à l’arrière de la jambe soit sous le talon (au niveau de l’insertion du tendon sur le calcanéus) soit sur le corps du tendon lui-même, que l’on peut aisément reconnaitre puisque très facilement visible et palpable à l’arrière de la cheville. L’atteinte peut concerner un seul ou les deux pieds.
CLASSIFICATION DE LEADBETTER
- Stade 1 : la douleur apparait après l’activité sportive et disparaît ou diminue quelques heures après l’entrainement. Elle est apparue récemment et évolue rapidement (moins de deux semaines).
- Stade 2 : la douleur est présente pendant et après l’exercice et n’est pas totalement calmée par le repos. Les symptômes douloureux évoluent depuis deux à six semaines.
- Stade 3 : la douleur persiste longtemps après l’effort et réapparaît rapidement dès le début de l’entrainement suivant. Les symptômes douloureux évoluent depuis plus de six semaines.
- Stade 4: la douleur est permanente, empêche toute activité sportive intensive et perturbe aussi les activités professionnelles et de la vie courante.
QUI SONT LES PLUS TOUCHES ?
- Mouvements répétitifs
- Surpoids
- Valgum
- Pronation
- Diminution force ou flexibilité jambes
- Pathologies systémiques (diabète, arthrite)
- 10% des coureurs
Les sportifs pratiquant une activité durant laquelle les accélérations, changements de directions et impulsions (basketball, handball, volley, etc.) sont présents.
Ceux qui ont un tendon d’Achille court, un système SACP raide, une cheville peu mobile.
De même que les personnes avec un pied pronateur (chute en dedans), qui vont surutiliser leur aponévrose déjà plus détendue que la physiologie.
Celles qui ont long fléchisseur de l’hallux ou un muscle tibial postérieur pas assez tonique ; en effet, ce sont des muscles anti-pronateurs du pied qui limitent donc sa chute en dedans.
Les personnes ayant un pied creux auront une aponévrose plus courte (rétractation), ce qui entrainera des excès de traction de toute la chaine postérieure de la jambe (tendon d’Achille compris) lors des pratiques sportives nécessitant un amorti du pied (marche, course, etc.).
Le surpoids, la mauvaise alimentation et hydratation, la fatigue, le stress, etc. sont des facteurs qui jouent évidemment sur les douleurs.
QUELS SONT LES FACTEURS AGGRAVANTS ?
- Mauvais chaussage, changement brutal de modèle de chaussure, maintien du pied pas adaptés, DROP trop faible, etc.
- Terrain non adapté (route, forêt, sable, etc.) ou changement brutal de terrain
- Foulée non adaptée (arrière, médio ou avant-pied) ou changement brutal de la foulée
- Station debout prolongée
QUE FAIRE ?
- Repos relatif : diminuer charge, intensité d’entrainement ou type d’activité (natation, vélo)
- Appliquer glace (10min après activité)
- Renforcer muscles ayant peu de tonus
- Étirements
- Automassages (balles, foasm roller DKT) pour relâcher les muscles trop tendus
- K-taping
- Semelles orthopédiques
REAJUSTER la QUANTITE de STRESS MECANIQUE mise sur le pied lors de l’activité (course, marche) pour laisser le temps à l’inflammation de diminuer, aux tissus de cicatriser pour ensuite reprendre ses activités comme auparavant.
Avant toute chose, il faut consulter un professionnel de santé qui pourra vous examiner et analyser vos chaussures (ville ou sport) ainsi que votre façon de courir (si vous pratiquez une activité sportive incluant de la course) afin de déterminer avec vous la ou les cause(s) de la survenue de cette inflammation de l’aponévrose plantaire.
Ensuite, il faudra peut-être changer vos chaussures (clinique du coureur ou pod’oxygène pour trouver votre modèle) et prendre une paire ayant un DROP (différence de hauteur entre l’avant et l’arrière de la chaussure) plus élevé ou bien un renfort interne, changer votre foulée (toujours le faire progressivement et accompagné d’un professionnel : coach sportif, professionnel de santé), limiter la pratique de votre sport sur certains terrains (attention aux terrains instables), faire une séance chez l’ostéopathe afin de limiter un éventuel trouble fonctionnel de votre cheville, faire des séances de kinésithérapie afin de retrouver une mobilité contrôlée par une tonicité équilibrée de vos muscles, et enfin adapter vos entrainements :
- Réduire le nombre et la durée de ses entrainements pour quelques semaines (cela peut varier de 3 mois à plus d’un an en fonction des cas cliniques)
- Bien s’échauffer avant d’effectuer votre pratique sportive (pieds, chevilles, genoux, hanches, dos, etc.)
- Espacer les entrainements suffisamment pour que votre corps récupère et que les fibres musculaires que vous avez cassées durant l’effort se reconstituent
- Inclure des séances de mobilisation (notamment du pied et de la cheville), d’étirements (notamment de tout le système suro-achilléo, calcanéo-plantaire), de massages (notamment de tout le système suro-achilléo, calcanéo-plantaire) et de tonification (notamment du pied et de la cheville, sans négliger le genou et la hanche) dans votre nouveau planning d’entrainements
Évidemment, il faudra aussi vous alimenter et vous hydrater correctement !
Exemples d’exercices donnés par le kinésithérapeute Grégoire Gibault (Major Mouvement sur les réseaux sociaux) :
- Étirer les mollets, le tendon d’Achille et l’aponévrose plantaire :
- Attraper son pied, genou fléchit (sur le bord externe : 5ème tête méta pour majorer l’étirement)
- Tirer vers soi son pied
- Séries de 30 secondes
- Protocol de STANICH : travail en excentrique du plan musculaire douloureux
- Montée sur pointes des deux pieds sur une hauteur (marche)
- Lever le pied non douloureux pour se retrouver en unipodal sur le pied pathologique
- Descendre tout doucement le talon vers le bas
- Reposer le deuxième pied avant de remonter sur la pointe des deux pieds
- Répéter l’opération
- Tonifier le LFH : effectuer 3 séries de 30 répétitions
- Poser une cuillère au sol
- Mettre la pulpe du gros orteil dans la cuillère et poser le talon au sol
- Ramener la cuillère vers soi (la faire glisser) en fléchissant le gros orteil sans décoller le talon du sol
- Puis étendre le gros orteil (extension) pour éloigner la cuillère
NB : Les coureurs qui se situent aux stades 3 et 4 devraient être explorés sur le plan radiologique par échographie et/ou IRM.
Traitement médical ou chirurgie ? : Au stade 4, le repos sportif doit être total et un avis chirurgical devrait être demandé systématiquement.
Les comptes à suivre sur les réseaux sociaux pour davantage de conseils :
SPORTIFS :
- @ironceyce_tri
- @marinlle
PODOLOGUES :
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KINES & OSTEOS :
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- @training.therapie
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SANTE & SCIENCES :
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Écrit par : Charlotte